Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Wassim Mimeche
Réseaux sociaux et Knowledge Management, quel rapport ?
Les spécialistes du web social s’accordent à dire que la simplicité d’utilisation des réseaux sociaux a profondément changé la façon avec laquelle de plus en plus d’individus communiquent, échangent… et travaillent. Les réseaux sociaux d’entreprises comme SharePoint, Opentext, Slack… ou publics comme LinkedIn, Facebook, Twitter … permettent non seulement de créer un profil numérique, de construire une liste de contacts, mais aussi et surtout de partager des intérêts, des passions, des idées et des informations au travers de contenus qui peuvent prendre des formes diverses et variées. Ces technologies numériques permettent ainsi – dans des environnements d’innovation ouverte – de mettre en relation des compétences, des activités et des savoirs pour créer de la valeur.
Les utilisateurs des réseaux sociaux sont devenus des amateurs créateurs de contenus (User Generated Content) au sens noble du terme : auteurs, critiques, bloggeurs, experts, rédacteurs en chef, commentateurs, photographes… créant ainsi une « force d’agir » et une véritable « culture de la contribution ». Mais cette culture de la contribution correspond à un intérêt précis pour tous les utilisateurs : l’accès généralisé à des informations mises à jour. La rétention d’information perd ainsi de sa force au profit du pouvoir d’influence et du pouvoir de facilitation, ce qui modifie les relations de travail entre individus. En généralisant l’échange d’information de manière formelle et informelle dans des structures tout à fait nouvelles par rapport aux équipes, groupes ou organisations, les relations hors entreprise et la frontière vie privée/vie professionnelle se retrouvent alors sensiblement modifiées : par le biais des « amis de mes amis », j’accède à des connaissances plus larges tant en interne qu’en externe.
En interne, les organisations sensibles aux problématiques du knowledge management ont depuis des années mis en place des outils qui permettent de savoir « qui fait quoi ? », « qui sait quoi ? » et « où est stockée l’information ». Les réseaux sociaux permettent quant à eux, au-delà de ces questions de base, d’élargir quantitativement et qualitativement ces informations à partir des contributions des individus : au travers du profil d’une personne (il est possible de savoir qui est-elle, qui connaît-elle, où vit-elle …), de consulter ses publications (que sait-elle ? que fait-elle ? que pense-t-elle ?…), de connaître les contenus qu’elle veut partager (que préfère-t-elle ? que conseille-t-elle ?…), de retrouver l’historique de ses échanges (avec qui a-t-elle échangé ? quel a été le document qu’elle a envoyé ?…).
En conclusion, il parait évident que les réseaux sociaux simplifient considérablement le transfert d’informations, de savoirs entre individus y compris dans le cadre professionnel. Ceci dit, bien que ces technologies facilitent l’échange informationnel, elles peuvent parfois inonder les individus par un surplus d’informations. Le flux informationnel peut être difficile à (di)gérer, d’où l’importance de bien l’organiser. Les individus peuvent également, sur ces médias numériques, avoir accès à de fausses informations (d’où l’importance de vérifier les sources) ou envoyer par erreur (ou par négligence) des informations confidentielles à n’importe qui, dans un univers où l’information se partage à une échelle plus large, aléatoire et difficile à contrôler. Enfin, pour les politiques de management des connaissances dans les entreprises, on peut dire qu’on est passé d’un système qui reposait surtout sur la capitalisation et la localisation d’expertise, à des systèmes beaucoup plus ouverts et qui reposent de plus en plus sur la localisation d’experts.
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