Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Hans Willert
Une valeur ajoutée ne peut être créée que par rapport à une base solide d’expérience et de vision
Comment juger la valeur ajoutée par l’accès illimité aux informations que l’internet et – comme facilitateur puissant et influenceur de l’analyse de l’internet – les réseaux sociaux sont susceptibles de générer ? En acceptant avec plaisir de contribuer à cette réflexion j’ai évidemment voulu suivre un réflexe devenu automatique : chercher des blogs, articles ou infographies pertinents, consulter les groupes pertinents de LinkedIn, faire appel aux # sur Twitter, lire les contributions précieuses de « Thought Leaders » avant de me lancer dans la rédaction …
Mais non, ce n’est pas la bonne démarche pour répondre à cette question car elle risque de fausser l’analyse ! Alors essayons de travailler comme nous le faisons il y a plus de vingt ans, en utilisant notre expérience, notre « bon sens » et nos neurones sans « apport 4G ».
Il est indéniable que l’apport de l’internet et des réseaux sociaux, exploités par les technologies performantes de Machine et Deep Learning et enrichis par les méthodologies d’Intelligence Artificielle et Cognitive nous a fait changer de dimension dans le bouleversement de nos stratégies et modèles d’affaires et continuera à nous pousser toujours plus loin dans la transformation des écosystèmes. Cet apport doit être valorisé en permanence et nous inciter à imaginer des nouveaux produits et services, des processus impensables il y a moins de cinq ans, des modes de collaboration et de partage inexistants au début du 21e siècle et de remettre en cause des « acquis » inscrits dans nos gênes et nos institutions.
Ceci étant dit, nous nous rendons de plus en plus souvent compte de notre reflexe de « google-iser » chaque question, soit-elle aussi banale comme la capitale d’un pays lors d’une conversation de « culture générale », sans faire appel à nos neurones, à notre mémoire. Et ne parlons pas des numéros de téléphone et des adresses postales que nous connaissions par cœur, il y a moins de vingt ans pour plus de trois quarts de nos contacts personnels et professionnels … Certes, l’apport des technologies nous a permis de « libérer de l’espace disque » de notre mémoire pour l’ouvrir à des réflexions et des logiques plus précieuses que des coordonnées, mais l’utilisons-nous vraiment ? Et avec une véritable valeur ajoutée ?
Revenons sur les innovations : entre une réflexion faisant appel à nos propres neurones versus une interrogation pertinente des réseaux sociaux et de l’internet, seule la première démarche permet de lancer des idées objectives non-influencées et intégrant l’ensemble de notre expérience, de notre vision et de notre créativité ! Elle peut – et devrait, le cas échéant – évidemment être inspirée, voire incitée par l’apport puissant qu’un (mini)blog ou une contribution par un « contact » ou un « ami » sur les réseaux sociaux ne pouvant pas participer personnellement à la réflexion. L’apport de ces informations est la vraie valeur ajoutée de ces sources d’idées – mais cet apport ne doit jamais remplacer les idées et créativités humaines. Cet apport peut être à l’origine ou à l’appui de nos idées, réflexions et visions – ce complément est la vraie richesse, la vraie rupture par rapport à nos méthodes et processus « traditionnels » et doit être combiné avec ceux-ci et non pas les remplacer.
Mon métier me permet d’animer beaucoup de sessions de « brainstorming » et de « design thinking » et je m’aperçois de plus en plus souvent que « l’appel aux smart phones » tend à remplacer la réflexion et la créativité sans pour autant générer des idées reflétant des convictions, du vécu, de la vision. Pourquoi mener des ateliers si les ordinateurs, des tiers ne connaissant rien du marché et de l’entreprise, des robots peuvent remplir un rapport ou une présentation en moins d’une heure ? Très simplement, pour faire réfléchir des « humains » à imaginer ce que des « humains » probablement ensemble avec des robots et des algorithmes peuvent changer, créer et réaliser.
En synthèse, et pour répondre à la question posée par Alban, un des Thought Leaders (que je ne mets ici pas entre guillemets car il l’est vraiment et non pas uniquement par auto-déclaration) le plus actif mais en même temps un des plus critiques : l’accès à l’information et aux réseaux sociaux est un facilitateur puissant à l’innovation, un accélérateur précieux mais certainement pas un créateur de l’innovation ! La combinaison intelligente des neurones humains avec les neurones « artificiels » est la clé de succès !
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