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Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Jean-Philippe Dubosc

Les réseaux sociaux bouleversent la manière de travailler

Journaliste depuis plus de 20 ans, je ne sais pas si l’accès à l’information m’a rendu ou me rend plus innovant dans la mesure où l’information constitue le cœur de mon métier.
Décrocher un « scoop » ou dénicher un « confidentiel » font partie de mon ADN professionnel. Au-delà des communiqués de presse, des conférences de presse, des interviews, de l’analyse des rapports ou des études, je n’attends pas seulement que l’information vienne à moi, je vais la chercher.
En revanche, l’accès aux réseaux sociaux et plus particulièrement à Twitter a, lui, bouleversé ma façon de travailler, voire d’appréhender ma profession. Au début, j’ai considéré la plateforme comme une source d’informations supplémentaires. Les tweets s’ajoutaient aux dépêches, aux articles de presse et, dans une moindre mesure, aux rendez-vous « off » et aux déjeuners « informels ». Et puis, progressivement, sans d’ailleurs que je ne m’en rende compte, Twitter est devenu un peu plus que cela.
Il s’est d’abord mué en un outil très pratique. Plus besoin de gaspiller du temps à retrouver un ancien article qui avait retenu mon attention sur Internet. S’il m’avait paru intéressant, il y a de grandes chances que je l’ai retweeté. En consultant mes RT, je peux remettre la main dessus en quelques minutes. Autre exemple : j’ai pu obtenir des interviews en deux ou trois DM alors qu’il m’aurait fallu plusieurs mails et coups de fil pour y arriver.
Twitter s’avère également un formidable champ d’expérimentation. Comme beaucoup de personnes, j’ai testé des « live » en Périscope. Les différences de commentaires entre mon compte et ceux d’un autre compte qui relayait pourtant le même évènement en direct étaient souvent frappantes, ce qui m’a interrogé sur mon rapport avec mes « followers ». Mais c’est surtout les interactions avec les internautes qui m’apportent de nombreux enseignements.
Pourquoi ce tweet a-t-il « buzzé » et pas celui-ci ? Que se passe-t-il si je change le titre ou la photo ? Quels sont les hashtags du moment ? Faut-il relayer une « vieille info » ? A quel rythme ? Combien de parutions ? Autant de questions plus proches de l’editing, voire du marketing, que du journalisme.
Pour moi, homme de presse écrite à l’origine, il s’agit d’une innovation. Je ne me contente plus de relayer une information. J’essaie désormais d’anticiper les besoins des lecteurs et de tenter de répondre à leurs attentes. Certains esprits chagrins diront que cette évolution est dommageable, que c’est la fin de la presse. Je ne le crois pas. Au contraire, je pense que la caisse de résonance des réseaux sociaux et l’interactivité qu’ils engendrent, replace le lecteur au centre des préoccupations du journaliste. Ce dernier ne doit pas oublier qu’il écrit pour être lu, pas pour se faire plaisir.
L’une des innovations de l’accès aux réseaux sociaux, c’est peut-être paradoxalement cela : rappeler aux médias leur vocation première que certains d’entre eux ont eu trop tendance à oublier…

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