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Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Jean Denis Garo

L’influence sociale, accélérateur d’innovation collaborative

Dès l’origine de la création des médias sociaux s’est posée la question de leur utilité pour innover. Le caractère horizontal(1) des médias sociaux offre l’accès à tous (expert, profane), sans pesanteur hiérarchique, sans silo. Pourtant dans cet océan (technologique) de compétences disponibles, il faut jouer de son influence pour engager et trouver les interlocuteurs portés à collaborer plutôt qu’à s’exhiber.

« On n’est intelligent qu’à plusieurs », Albert Einstein
La microsociologie des médias sociaux(2) nous apprend que l’innovation est la résultante des qualités propres aux individus associée à la capacité à travailler avec d’autres individus. Ainsi, pour bien innover il faudra s’associer à d’autres, mais pour cela il sera nécessaire de les identifier, de se connecter, de les engager. Le plus simple est souvent de s’adresser à des « communautés construites », des clubs utilisateurs par exemple, ou de faire directement appel, au travers des médias sociaux, aux utilisateurs. Mais le plus enrichissant sera de se confronter à l’inconnu.

Le déterminisme des médias sociaux en question
Si les médias sociaux se copient de plus en plus, perdant pour certains leur singularité, tous les médias sociaux ne sont pas propices de la même manière à l’innovation. C’est la nature même des médias sociaux qui en est la cause. Si ces derniers n’offrent pas encore les mêmes fonctionnalités d’échanges, un utilisateur déterminera son choix de média social selon sa cible (professionnelle, ou personnelle) et son format privilégié (photo, vidéo, texte).
Le type d’innovation recherchée dictera le média à utiliser. Nous ne doutons pas de la créativité que révèlera Snapchat, elle sera toutefois moins efficace qu’un Groupe LinkedIn réunissant un corpus d’experts sur un domaine défini. Un autre élément est à prendre en considération : certains médias sociaux privilégient les liens forts, alors que d’autres favorisent les interactions avec les liens faibles. Chacun apportant un intérêt selon le type d’innovation souhaitée.

L’innovation collaborative
Si l’innovation recherchée consiste à trouver des idées nouvelles, à mobiliser l’intelligence collective, les médias sociaux se révèlent un terrain de jeu sans limite. D’autant plus étendu si le média social favorise les liens faibles. Effectivement, ce type de média social ouvrira à d’autres territoires, à d’autres groupes, à d’autres idées et permettra de sortir d’une zone d’influence redondante. L’intérêt réside dans le fait de diversifier les sources, d’ajouter de la diversité à sa pensée.
L’enjeu reste d’engager un processus collaboratif. Car cette ouverture à des cercles éloignés, toute enrichissante qu’elle soit, demandera, pour être profitable, le partage d’un langage commun, d’objectifs communs, d’une certaine réciprocité dans l’échange, de la confiance. Autant de caractéristiques qui se retrouvent généralement dans les réseaux clos à liens forts. Néanmoins Twitter ou LinkedIn vont permettre de passer rapidement de liens faibles à des liens forts.

L’influence sociale
Etre en contact, connecté, followé, ami etc. ne garantit pas la collaboration, mais plus l’influence est grande, plus la recherche sera propagée au travers des réseaux, multipliant ainsi la chance de toucher des audiences plus nombreuses et de fait diversifiées. Toutefois, être un influenceur ne se décrète pas. Et la taille du réseau ne fait pas tout, pour propager une recherche, il faudra compter sur d’autres influenceurs, les « têtes de nœuds(4) » comme aime à les qualifier Alban.
La seule sérendipité, ne permettra pas de trouver, par accident, l’innovation attendue. Des outils d’écoute, d’identification des influenceurs se sont développés pour organiser sa recherche. Mais pour être pertinente, une stratégie social media listening(5) doit être couplée à d’autres processus d’analyse de la voix du consommateur plus traditionnels (enquête, sondage, panel, etc.).
Les médias sociaux sont plus utiles pour l’accès à l’information qu’à la connaissance, même si, au travers des contacts, c’est bien l’accès à des ressources qu’il faut privilégier dans le cadre d’un projet d’innovation collaborative. Ce qui demandera d’évoluer d’une connaissance du « réseau » à une certaine « science des réseaux ».(6)

. Puech Michel, 2008, Homo sapiens technologicus. Philosophie de la technologie contemporaine, philosophie de la sagesse contemporaine, Paris, Editions Le Pommier.
2. Puech Michel, 2013, « “Communauter”?, ou Ce que signifie naviguer dans la multitude virtuelle, blog Micro-sagesses, Philosophie Magazine
3. Géraudel Mickaël, 2006, Réseaux sociaux et ressources de l’innovation : proposition de modèle contingent
4. Jarry Alban, 2017, Pour communiquer dans les réseaux, visez les têtes de nœuds !, Les Echos
5. Garo Jean-Denis, 2017, L’influenceur et le consommateur sur écoute, Journal du Net
6. Pascal Catherine, 2014, « L’innovation et les réseaux sociaux : de nouvelles sociabilités pour une autre socialité ? », Sciences de la société

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Autres portraits:
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Livre Blanc:
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