Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Anouk Deque
Les réseaux sociaux pour échanger, diffuser et partager
Au début de l’internet, l’innovation s’inscrivait dans une perspective descendante, elle provenait du monde des ingénieurs pour diffuser en direction des usagers. L’avènement du web 2.0 puis 3.0 et l’essor des réseaux sociaux ont favorisé l’intelligence collective et, par le biais des échanges, rendu l’usager pleinement actif dans le processus d’innovation.
Les nouvelles plateformes d’interactions sociales offrent des possibilités d’échange, de diffusion, de partage incontournables pour l’entreprise et ses acteurs. Elles constituent un incroyable gisement de données, notamment en matière d’innovation, et favorisent la transmission de l’information sur les avancées pluridisciplinaires (technologie, management, commerce…), ouvrant le champ à un gigantesque brainstorming mondial.
Chacun a désormais la possibilité d’identifier de nouvelles pratiques pouvant être appliquées ou dupliquées dans son propre secteur d’activité. L’accès facilité et permanent à l’information, la consultation récurrente d’illustrations de nouvelles données d’applications contribuent à l’acculturation à l’innovation et peuvent même aider à lever d’éventuels freins au changement.
Les réseaux sociaux permettent de tirer parti du savoir des foules … et d’une foule de savoirs, mais si la quantité d’informations à laquelle on peut avoir accès s’est démultipliée, la capacité de traitement et d’assimilation du cerveau humain est restée inchangée. De même, les réseaux sociaux n’échappent pas à la tendance à faire émerger le consensus qui s’exprime dans toute organisation sociale : le social cooling comme corollaire à l’humanité connectée.
Les algorithmes utilisés par les réseaux tendent à rapprocher des profils qui partagent des univers, des motivations et des valeurs proches. S’opposent alors deux acceptations du mécanisme à l’œuvre dans l’innovation : l’une basée sur l’échange de connaissances entre membres d’une communauté partageant un langage commun et des liens forts ; l’autre fondée sur l’ouverture de son réseau à des profils éloignés du sien, avec l’évitement de la redondance comme condition de l’accès à des informations, idées, opportunités réellement originales.
Pour autant dans un contexte d’injonction généralisée à l’innovation, l’absence de barrière d’entrée – chacun dispose d’un même accès à la même information uniformisée – peut compromettre l’émergence d’une véritable créativité différenciante. Sans douter de la capacité du numérique à enrichir le contexte de l’innovation par l’accélération de la diffusion de l’information et l’encouragement de sa libre appropriation, il ne peut être tenu comme seul vecteur de son expression : In Real Life, l’innovation relève sans doute plus de la transformation que de la nouveauté (les imprimantes 3D réinventent les ateliers de production sans nécessairement créer de nouveaux domaines d’activités).
Dans ce cadre, la véritable rupture ne réside-t-elle pas dans les nouveaux modèles de stratégie et de management imaginés par les responsables, les dirigeant(e)s, les entrepreneurs et entrepreneuses ?
Former au numérique pour que le digital soit un atout pour tous, promouvoir l’innovation au sein de l’entreprise, transformer les usages, les habitudes, développer l’esprit critique et encourager encore plus la libre parole des collaborateurs. Autant que le permettent les perspectives économiques, s’extraire d’une vision court terme qui contraint l’entreprise à des processus de réaction et de correction pour l’inscrire dans une dynamique d’anticipation… avec l’audace comme paradigme, l’envie et le courage comme prérequis à l’inventivité : « Oser, le progrès est à ce prix » (Victor Hugo – Les Contemplations)
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Livre Blanc:
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Alban Jarry 