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Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Comment les réseaux sociaux nous font voir le monde différemment – regards croisés

Les réseaux sociaux bouleversent la manière de travailler

J’ai 21 ans, je suis donc ce qu’on appelle une « digital native », fière représentante de la « Génération Y ». J’ai ainsi été la spectatrice de l’essor des technologies et de la démocratisation d’internet dès mon plus jeune âge.
C’est dans les yeux de mon grand-père que l’appellation « génération Y » a pris tout son sens. Lorsqu’il m’a fixée, à mi-chemin entre incrédulité et émerveillement alors que je lui montrais la photo d’une amie d’enfance retrouvée grâce à Facebook. Pour lui, les réseaux sociaux ne signifient pas grand-chose, simplement qu’il va devoir me rappeler à l’ordre lorsque je scrollerais mon fil Instagram discrètement pendant le repas.

Je lui ai un jour rétorqué que c’était comme cela que je me tenais informée puisque je ne regardais plus la télévision. Contrairement à lui qui achète son journal le matin, je ne vais pas chercher de l’information, elle vient à moi. En masse. Constamment. Durablement.
Aujourd’hui les gens ne s’embêtent plus à retenir une date ou un nom, ils y ont accès à tout moment sur internet. Comme un cerveau annexe.
Cela dit, mon grand-père n’était guère plus avancé quant à l’utilité des réseaux sociaux et de cette profusion d’information. Je lui ai alors affirmé que cet accès à la connaissance était un don précieux puisqu’il pouvait, si ce n’est induire, favoriser l’innovation.

Il existe de nombreux réseaux sociaux, certains rassemblent une grande partie de la population comme Facebook, Youtube ou Instagram, d’autres sont spécialisés dans des domaines particuliers comme WeLoveWords qui connectent les écrivains en herbe par exemple. Ainsi une même information peut être déclinée de diverses façons et traitée au travers d’angles très différents. Cette pluralité des supports favorise la prise de recul et force inconsciemment à observer les événements à travers différents points de vue. Les meilleures idées apparaissent souvent lorsque l’on regarde, comme si c’était la première fois, quelque chose qui a toujours été sous nos yeux.

Par ailleurs, nous avons la possibilité de filtrer les informations qui s’offrent à nous simplement en choisissant soigneusement les personnes présentes dans notre réseau. En résultera nécessairement un contenu plus pertinent et intéressant. Chacun est alors libre, non pas de choisir les informations qui s’offriront à lui, mais d’en contrôler sa provenance et sa thématique. L’utilisateur est alors au centre d’un ouragan de sollicitations qu’il perçoit sans pour autant y prêter attention. Toutes les informations lui sont servies sur un plateau d’argent, il n’a plus qu’à piocher ce qui l’intéresse. Bien souvent il va être confronté à des choses qu’il n’aurait pas pensé aller chercher de lui-même. Des publications qui resteront logées bien au chaud au fond de son esprit, prêtes à être répandues, revisitées, combinées, réutilisées un jour ou l’autre. Bien évidemment, pour tirer le meilleur possible des réseaux sociaux, il faut savoir les utiliser à bon escient.

En effet, ces derniers sont un monde à part entière obéissant à leurs propres codes et possédant leur propre culture. Malgré tous les effets pervers qu’ils peuvent comporter, ils ont eu au moins le mérite de donner la parole à tous ceux que la société n’écoutait pas, de lancer des débats d’opinion sur des sujets dont personne n’avait parlé avant, de connecter le jeune et le vieux, le noir et le blanc, l’ouvrier et le cadre sup sur un pied d’égalité avec comme seul prérequis, une connexion internet et un pseudo. Dans ces circonstances peuvent émerger les tendances, les visions, les besoins, les colères d’une société qui se sent plus libre de s’exprimer au travers d’un clavier que devant un micro.
C’est de cette diversité que naissent des unités. Parfois révélatrices, parfois incongrues, elles se transforment en véritable boîte à idées de l’innovation.

**************************** Regards croisés ****************************
J’ai 21 ans, nous sommes en 1999 lorsque je dois réaliser pour l’une des grandes banques françaises un benchmark du marché des jeunes avec pour objectif de proposer une offre bancaire innovante. Sur mon poste de travail, je n’ai pas accès à Internet. Le benchmark se fera donc essentiellement en prenant rendez-vous en agence dans les différentes banques locales concurrentes. PLV, brochures tarifaires et entretiens en face à face seront donc mes principales sources d’information.

Un an plus tard, à 22 ans, je rejoins la pionnière des banques en ligne française. J’ai cette fois un accès à Internet et Google vient tout juste de lancer sa version française. Quelques semaines plus tard la banque vivra une première révolution, de phone first (téléphone fixe), elle deviendra Internet First pour ce qui concerne le canal de communication privilégié par les clients. Dans cette banque et à cette époque, les sources d’informations auxquelles j’ai accès pour pouvoir innover sont un mix d’Internet, de newsletters, de presse spécialisée papier et numérique, de PLV, de mailings et encore et toujours d’échanges physiques lors de conférences. J’ai la chance d’assister notamment à nombre de conférences à l’Atelier fondé par Jean-Michel Billaut. Dans cette banque en ligne, on regarde assez peu ce qui se fait en France, le regard est surtout porté vers les nordiques, le UK et les US. Les innovations digitales se font surtout dans ces pays-là me dit-on en interne. On regarde également les autres secteurs, télécom et grande distribution notamment.

Fin 2003, je rejoins la 2ème banque au monde et je découvre alors pour la 1ère fois la puissance des réseaux sociaux d’entreprise. Dans un seul et même espace, il est possible d’accéder aux meilleures pratiques digitales (e business à cette époque) des 88 pays dans lesquels la banque est présente. Des articles, des supports powerpoints, des résultats chiffrés de campagnes digitales ou de résultats obtenus avec telle ou telle solution technique sont disponibles. Les coordonnées des différents experts du Groupe sont également facilement accessibles. Je me rends ainsi compte qu’à l’aube d’être la première banque en France a lancer la demande de crédit bail en ligne, une initiative similaire a déjà été lancée dans le Groupe au Brésil. De la même manière, je découvre que les meilleurs experts de la banque en authentification forte, autre projet sur lequel je travaille, sont en Russie, en Israël et en Asie du Sud Est. J’ai grâce à ce réseau social d’entreprise accès à une multitude d’informations et de contacts pour, si nécessaire, pouvoir poursuivre l’échange. L’innovation est grandement facilitée par cette plateforme mais également par les échanges physiques qui regroupent régulièrement les plus grands experts mondiaux du digital du Groupe à Londres et les webinaires déjà largement utilisés à cette époque. Je me rends compte alors qu’il y a des innovations, des innovateurs et de bonnes idées à prendre sur toute la surface du globe.

En parallèle, je découvre également les réseaux sociaux professionnels, viaduc tout d’abord, qui deviendra ensuite viadéo, vient en effet d’ouvrir en France. J’ouvrirai ensuite mes comptes Linkedin puis Twitter. Il y a là une véritable différence avec les précédents canaux que je pouvais utiliser pour rechercher des informations pour de nouvelles innovations potentielles. En ouvrant ma session Linkedin ou en lisant mon fil d’actualité Twitter, je ne sais jamais quelle information ou innovation je vais découvrir, je ne vais en effet jamais les chercher, elles viennent à moi. En parallèle, je continue toutefois à faire des recherches sur Internet et sur smartphone, à me rendre à des conférences, à échanger avec mes pairs, à lire encore parfois même la presse papier, à recevoir des newsletters etc.

Cette diversité facilite je pense la naissance d’idées, d’innovations que je souhaite tester. Des innovations qui parfois fonctionnent, parfois même au-delà de ce que j’avais imaginé, et qui parfois ne donne pas le résultat que j’escomptais. Mais ces outils ne sont pas suffisants, un esprit critique, d’analyse, une curiosité, une capacité à travailler en équipe sont également essentiels lorsqu il s’agit de comprendre pourquoi l’innovation a fonctionné et pourquoi cela n’a pas été le cas. Et pour au final se replonger dans les réseaux sociaux, dans les recherches sur Internet ou dans les autres sources d’informations pour pouvoir imaginer une V2 et à terme pour pouvoir se distinguer d’une intelligence artificielle.

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