Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Jean-Gabriel Giraud
La révolution numérique au service de l’innovation sociétale, être acteur et intrapreneur sur les réseaux sociaux
Qu’entend-on par innovation ? Sémantiquement parlant, trois termes évoquent le concept : le changement, la transformation et la nouveauté. Tous les domaines d’activités sont concernés. On parlera d’innovation technologique, industrielle, sociale, sociétale, managériale, organisationnelle, agricole, énergétique, écologique… Pour l’entreprise, une démarche d’innovation permanente, continue, progressive s’inscrit dans un plan stratégique de développement économique.
L’innovation désigne l’action induite par le fait de ne pas être satisfait d’une situation, d’un usage, d’un contexte; ou bien le souhait de changer, le besoin de transformer comme le renouvellement des pratiques. La recherche d’une alternative à un échec, un blocage, un frein… peut également en être un déclencheur. L’observation d’un environnement ou d’un écosystème peut conduire à générer une idée, une vision, une expérimentation pour une application opérationnelle (bio mimétisme, par exemple). Individus, groupe d’individus, parties prenantes sont les moteurs et animateurs de la transformation.
L’innovation représente également le résultat de l’action. Signe d’une évolution, elle devient donc partageable, partagée, diffusée, généralisée. Si la Société se l’approprie, elle en transmet la pertinence et l’usage, tout en faisant connaitre les caractéristiques et/ou atouts essentiels, par viralité. Elle est, de fait, créatrice de valeur. Certains disent que « la créativité est contagieuse ».
Les réseaux sociaux, comme source d’innovation d’un réseau d’entraide ou d’alerte.
L’Homme est inventif, par nature. Etre en disruption par rapport à son quotidien ou un contexte (innovation de rupture) est sa marque de fabrique depuis son apparition sur Terre. Comment progresser, faire mieux, se perfectionner, s’améliorer, optimiser, se différencier ? Comment corriger telle ou telle situation, tel ou tel emploi inefficace ou inopérant ? Comment donner plus de sens au travail ? Comment peser dans le débat public ? Comment alerter la sphère numérique ? De telles réflexions peuvent avoir des réponses complexes, mais les réseaux sociaux ont la faculté d’impulser positivement les processus de recherche d’information et de benchmarking (comparaison des solutions et construction des pistes de progrès) : QQOQC/P et/ou PDCA (roue de Deming), socle de l’amélioration continue.
On peut considérer que nos cerveaux ne sont pas là pour accumuler de l’information mais pour faire les liens et amener de la créativité, souligne Emmanuel Delannoy en évoquant la permaéconomie, chaque individu se façonne à travers ses interactions avec les autres et dans leur histoire collective.
L’art de la veille consistera à voyager dans la sphère numérique, à détecter la « bonne information », celle qui semblera être la plus pertinente en regard du contexte. Etre curieux, « braver » l’inconnu et forer le fil d’informations de (ou des) la « cible » décelée/choisie participent à ma démarche de curation. Le contact se fera selon deux axes : les univers (pro/perso); l’intérêt, la pertinence et la régularité des flux. L’influenceur est un must, mais la diversification est une primauté.
Les réseaux sociaux, comme outil collectif de partage de connaissances.
Les réseaux sociaux, de par leur disponibilité et leur immédiateté, de par l’ampleur des informations accessibles quelles qu’en soient les dates d’édition (nouvel AFP !) et de par la propagation du partage, sont une source continue de connaissances. De multiples données sont exploitables. Les réseaux sociaux accompagnent le mouvement de l’innovation. On y trouve, soit par recherche ciblée, soit par curiosité, soit par hasard, soit par sérendipité, des illustrations de ce qui se fait, se réalise, se concrétise, s’apprécie, se dissémine. Elles facilitent et soutiennent l’émergence d’idées nouvelles.
Les réseaux sociaux comme Think tank numérique et laboratoires d’idées novatrices
Via le partage et la confrontation des pensées, l’imagination collective (Collective Imagination) adossée à l’intelligence collective suscite des représentations complémentaires, voire disruptives. Des sources de progrès sur lequel société civile et entreprises positionnent le curseur des enjeux (économiques, environnementaux, sociaux, sociétaux…). Le numérique a permis d’abaisser les barrières de l’engagement (convergences.org).
Je suis particulièrement intéressé (et séduit) par la vitalité qu’offre les médias sociaux au plan professionnel comme au plan personnel. La richesse informative et le dynamisme des échanges sont une force, à condition de n’être pas seulement utilisateur, mais acteur et intrapreneur pour découvrir, rencontrer, échanger…
Le numérique n’est qu’un potentiel.
On constate le renforcement de l’isolement des non-utilisateurs, conséquence clairement négative quant à l’utilisation du numérique, selon le COE (Conseil d’Orientation et d’Emploi) dans un rapport sorti fin 2017. Et de prévenir « Le numérique est à la fois une formidable opportunité, et une source de nouveaux dangers dont il faut tenir compte (…) l’attentisme semble le premier risque ».
« Les technologies ne sont qu’un potentiel : c’est à nous de décider de ce que nous en ferons » souligne Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil.
Lire l’excellent article de Priscilla Gout sur blog-emploi.com.
Aussi, le bon sens est de compléter les échanges par la rencontre réelle des acteurs, car l’utilisation (excessive) des réseaux sociaux dématérialise les rapports humains.
Le CES et les réseau sociaux
Sous la bannière French Tech, 300 entreprises (start-up) françaises étaient présentes sur le plus grand salon mondial des innovations technologiques à Las Vegas du 9 au 12 janvier : le Consumer Electronic Show (CES 2018). L’édition 2018 a été placée sous le signe de la voiture intelligente, de la ville intelligente, de la maison intelligente, de l’intelligence artificielle. Bref, de « l’intelligence » partout (smart, en anglais) indique le reportage de Francetvinfo.
Si l’on suit le fil d’actualités de Twitter depuis le 1er janvier, on constate une éclosion de messages sur le #CES2018 le jour de l’ouverture de l’évènement (ces innovations qui peuvent vraiment servir à quelque chose : santé, solutions connectées pour les malades, applications handicap, robot éducatif). Cocorico pour la French Tech et ses territoires (les innovations françaises ont particulièrement eu la cote… La France au coude à coude avec les USA), mais carton rouge pour la parité. Usine Nouvelle titre « #Diversite et #Mixite terriblement mises en question au #CES2018 : quasi absence d’intervenants féminins ou issus des minorités » et d’ajouter « investisseurs qui boudent les #femmes,… tout reste à faire ».
Qu’en est-il des références (mot-clé, expression, mot composé…) #innovation, au cours de la même période ? On notera la forte occurrence de #Fintech, #Bigdata et #entrepreneur. Les twittos donnent une part importante aux innovations…
– portées par l’intelligence artificielle – #IA, #AI, #Machinelearning – (Impact of Artificial Intelligence on the Business World) ;
– destinées à la santé et aux soins médicaux (innover pour transformer notre système de santé), au secteur hospitalier, à l’éducation, aux applications mobile ;
– soutenues par l’appel à projet ;
– impactant le modèle économique (transformation digitale, changement, digital marketing, cyber sécurité…)
Et de questionner sur le mécanisme d’innovation et de création : Comment développer une idée de #création innovante ?… Comment trouver son idée de #création ?… Comment créer les Business Model ? … Quelles interventions de la puissance publique pour soutenir efficacement l’#innovation ?… Comment accompagner l’#innovation ?
En conclusion, et constatant que seulement 17% des entreprises ont adopté une culture d’innovation, les perspectives et le terreau propice au développement de l’innovation pourraient se situer sur cet axe « Les intrapreneurs grâce à un management du dialogue et de l’accompagnement peuvent être source d’innovation ».
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