Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Cyndie Guez
Réseaux sociaux : des toiles numériques qui libèrent les plumes
L’accès à l’information sur le web a bouleversé nos habitudes de communicants. Le journal fraîchement sorti de l’imprimerie, que nous effeuillons, adossé sur le tabouret du petit bar du coin, un café à la main…a laissé sa place à cet objet utilisé par près de 80% des français en 2017 selon une étude Deloitte : le smartphone. Aujourd’hui, nous ne lisons plus une, deux pages d’un journal le matin, mais deux, trois, quatre pages de journaux différents. Les sources d’information se diversifient, nous permettant d’emmagasiner beaucoup de datas et de les utiliser pour penser, créer, innover à chaque instant. La nouvelle technologie n’a pas d’heures, pas d’arrêt, pas de durée, elle est exploitable à l’infini.
A l’ère du numérique et de la transformation des usages communicationnels et informationnels, les réseaux sociaux ont pris une place de choix. Véritables agrégateurs/ producteurs / diffuseurs de contenus, les professionnels en sont particulièrement friands. Sur Twitter, des communautés se créent et partagent / échangent de l’information. Sur LinkedIn, place aux écrivains qui se découvrent, l’écriture sur le web est devenue accessible à tous, les billets se multiplient.
Le terme réseau a été emprunté au latin « retis », filet, quand à social, il vient du latin « socialis », compagnon, associé, allié. Les réseaux sociaux comme filets d’individus (socialement) liés. Interagir, s’exprimer, réfléchir ensemble, tant d’actions qui ont fait naître les grandes théories de nos philosophes préférés de l’époque, réunissant leurs pensées / idées dans des lieux gardés secrets. Les réseaux sociaux seraient-il devenus ces nouveaux lieux, véritables sources d’information et générateurs d’innovation ?
Charles Sanders Peirce, sémiologue et philosophe américain définit l’information véhiculée à travers un « signe » constitué d’une relation triadique entre un signifiant, un objet et un signifié. Peirce va distinguer un objet immédiat (un référent au sens strict) d’un objet dynamique (un référent subjectif, que le récepteur interprète par son expérience). Le sémioticien distingue également un interprétant immédiat (le récepteur connait le code pour le comprendre) d’un interprétant dynamique (résulte d’une action) et d’un interprétant final, sens sur lequel tous les récepteurs peuvent s’accorder.
Ce schéma informationnel pourrait s’appliquer aux réseaux sociaux, avec comme signifié « communiquer/ informer ou s’informer à l’échelle sociale », pour signifiant « le tweet / le post… » et pour objet « le smartphone/ l’ordinateur/le PC… ». Ainsi, le signe d’un réseau social serait : « j’accède à l’information ou j’en procure par le biais d’un tweet ou d’un post sur un smartphone ou un ordinateur… ». Simple, mais là commence le lien que va créer l’individu avec ces outils numériques. Une fois que l’individu a fait ce chemin, il ira interpréter les messages postés sur les réseaux sociaux et en génèrera afin de créer de l’information et d’interagir.
Sur les réseaux sociaux, il est possible d’accéder à de l’information via une communauté déjà connue, le message est alors interprété facilement puisque les codes sociaux sont déjà acquis (interprétant immédiat). Mais il est aussi possible de prendre connaissance d’un message nouveau, inédit qui n’est pas véhiculé par le réseau proche. Là se crée un tout autre chemin car nous sortons de notre périmètre de confort, de connaissances immédiates, de sécurité et nous entrons dans la phase dynamique, nous devenons acteurs face à l’information donnée ou produite (interprétant dynamique). En d’autres termes, les décryptages commencent, les interactions fusent et les sources d’information se multiplient pour comprendre, analyser, enrichir le message. Cela favorise les contacts, les échanges, les enchaînements d’informations et de connaissances, la créativité s’installe, le réseau se transforme en action et relation, qui s’enrichit sans cesse. L’innovation prend racine.
« L’innovation, c’est une situation qu’on choisit parce qu’on a une passion brûlante pour quelque chose » (Steve Jobs).
Aujourd’hui, l’internaute cherche à établir des liens humains, à collaborer, à partager pour devenir lui-même plus productif, plus créatif, plus innovant en se nourrissant de l’expérience / connaissance d’autrui. Selon les derniers chiffres compilés par l’agence We Are Social Singapour et Hootsuite (source Blog du modérateur), on recense 3,8 milliards d’internautes actuellement dont 3 milliards d’utilisateurs sur les réseaux sociaux.
Ainsi, les réseaux sociaux sont devenus une forme d’empowerment, permettant aux professionnels de casser les barrières hiérarchiques de leur quotidien et d’exprimer librement leurs idées sur le monde d’aujourd’hui et de demain. Les idées innovantes naissent là où au bureau, elles seraient restées éteintes car, en entreprise, l’innovation nait souvent d’un essaim de professionnels. Sur les réseaux sociaux, le professionnel pourra exprimer ses idées en tant qu’individu et quand il le souhaite. Il y a aussi une certaine forme de reconnaissance de l’expérience, du savoir-faire et être, des idées, de la créativité des professionnels sur les réseaux sociaux, l’écoute est partie prenante des utilisateurs.
Alors, à chacun sa place de penser, de raconter, d’écrire une nouvelle page, un nouveau tweet, à n’importe quel moment et n’importe où…Dans un métro, en promenant son chien, à la terrasse d’un café, pendant la pause déjeuner ou bien au coucher du soleil. Sur les réseaux sociaux, il n’y a pas d’heures pour les idées, pas de réunion à prévoir en avance, pas de power point à réaliser, pas de costume à enfiler. Il suffit d’être soi, d’avoir envie de partager et de découvrir. Le virtuel n’a ses limites que dans son utilisation qu’il faudra maîtriser par de la rigueur, de la confiance en soi et de l’intelligence collective.
Il faut garder à l’esprit que l’exposition est rapide, instantanée, tel le symbole des startups innovantes, cette fusée qui s’apprête à décoller.
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Livre Blanc:
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Alban Jarry 