Extrait du livre blanc « L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e ? »
Texte de Antoine-Tristan Mocilnikar
Réseaux sociaux et innovation dans la transition écologique et la croissance verte – #MakeOurPlanetGreatAgain
La transition écologique n’est pas une mode. Elle affronte trois sujets : la rareté de nombreuses ressources (biodiversité, énergies, matériaux), la résistance aux pressions sur l’environnement et in fine sur notre santé et le maintien du nécessaire niveau de croissance économique et de développement.
Signalons à titre d’illustration qu’une voiture n’est utilisée qu’1 % du temps. Les infrastructures sont sous-utilisées. Elles ne sont utilisées à leur potentiel maximum (peakload) que 3 % du temps. São Paulo est passé d’un réseau qui perdait 80 % de son eau à 40 % grâce au Big Data. D’où le besoin de mettre en place la « servicisation » des infrastructures et des équipements. Cela implique leur numérisation. Les résultats peuvent être spectaculaires. Il s’agit de gagner en efficacité avec comme moyens clés le numérique et la mobilisation de tous. La transition écologique et énergétique va donc de pair avec la transition numérique et la révolution de la participation directe.
La transition numérique se place dorénavant au cœur de la transition écologique. Cette transition numérique au sein de la croissance verte est elle-même au cœur de la dynamique d’innovation dans le numérique. Cela à la fois par la technologie mais aussi mais la sociologie de l’usage.
Commençons par la dimension réseau social, l’un des facteurs les plus dynamisants de la croissance verte. Un des premiers volets consiste en ce que certains appellent l’uberisation et l’ubérisation de l’ubérisation. L’ubérisation consiste à mobiliser de façon plus efficace des équipements (voitures, appartements, électroménager, biens immobiliers, biens mobiliers …) à partir de plate-formes collaboratives. L’ubérisation de l’ubérisation est l’étape suivante où l’emploi de ces actifs se passent de manière peer-to-peer sur plate-forme ou non.
Puis, viennent les dynamiques de réseaux sociaux des innovateurs verts. Les projets d’innovation dans la croissance verte sont très nombreux. On en compte ainsi en France plus d’un millier extrêmement innovants dans un ensemble d’une dizaine de milliers. Ils exploitent au maximum les réseaux sociaux pour se monter. Les entrepreneurs, les collaborateurs, les partenaires et les parties prenantes se retrouvent par les réseaux sociaux. Les coopérations inter-entreprises utilisent également les réseaux sociaux pour se développer. Last but not least, notamment par le biais du crowdfunding, les plateformes de réseaux sociaux sont exploitées à fond pour financer ces projets innovants de la croissance verte.
Ensuite la croissance verte dans son volet le plus innovant est consommatrice de la transition numérique la plus en pointe. Cela commence par l’Internet des objets voir l’Internet de tout. En effet, la croissance verte implique la pose de milliards d’objets connectés. Notons au passage que Cisco estime que la création de valeur actualisée nette sur les 10 prochaines années liées à l’Internet de tout est de 14 000 milliards de dollars.
Ensuite sera nécessaire une immense largeur de bande passante allant du CPL à la 2G, 3G, 4G, 5G, au wi-fi au Li-fi et même au réseau radio LF, HF et UHF, …
Puis, il y aura le besoin de plate-formes collaboratives mobilisant des softwares innovants mobilisant bien évidemment l’intelligence artificielle. Se pose la question de l’usage de l’Open Source. C’est clairement un axe privilégié pour des raisons philosophiques dans les actions de la transition écologique. La mobilisation de réseaux sociaux autour de l’Open Source est également un sujet d’intérêt.
Ces plateformes procurant une quantité gigantesque de données, leur usage nécessitera bien évidemment l’intelligence artificielle. L’intelligence artificielle, ce sont des femmes et des hommes qui la conçoivent. Plus ils se mobilisent collectivement, notamment par le biais des réseaux sociaux, plus ils vont loin dans le développement d’algorithmes.
Se pose également la question de l’Open data. Signalons seulement que l’Open data pour McKinsey permet de créer de 3 200 à 5 400 milliards de dollars de valeur par an au niveau mondial. De l’ordre de 40 % proviennent du développement durable (720 à 920 milliards dans le transport, 340 à 580 dans le domaine de l’électricité et de 240 à 510 dans le domaine du pétrole et du gaz) donc plus de 1 000 milliards par an contre 890 à 1 180 milliards dans l’éducation, 520 à 1 470 dans les biens de consommation, 300 à 450 dans la santé et 210 à 280 dans la finance.
Les transactions économiques de la croissance verte pourront également mobiliser la blockchain. Finalement, le fait que demain tous les agents/être humains utiliseront un smart-device et qu’ils vivront dans un paradigme ATAWADAC (AnyTime, AnyWhere, AnyDevice, AnyContent) est un aspect supplémentaire à prendre en compte
Se pose évidemment de critiques et très importantes questions de sécurité et d’éthique. Ces préoccupations doivent être adressées dès le démarrage d’une action de transition numérique au sein de la transition écologique et la croissance verte.
Terminons sur un exemple particulier donné par les réseaux intelligents. Adoptés à l’échelle d’un quartier, les réseaux intelligents permettent à l’ensemble des acteurs et des immeubles de se doter d’outils pour mieux mesurer les consommations, et les éventuelles productions d’énergie. Les capteurs et les compteurs permettent de mieux comprendre les gaspillages et d’identifier des solutions pour les résorber. Si le réseau intelligent est piloté par un acteur éloigné du territoire, les bénéfices resteront limités. Si, en revanche, il est partagé avec les acteurs du territoire, il pourra être mobilisé collectivement pour trouver des solutions mutualisées et des synergies. La mobilisation de réseaux sociaux locaux et communautaires est une clé encore à développer.
Beaucoup à faire, mais clairement mobiliser l’innovation et les réseaux sociaux pour renforcer la croissance verte est une clé pour #MakeOurPlanetGreatAgain.
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Alban Jarry 